L'idée m'est venue lors d'un concert de musique avec un musicien qui jouait de la kora. De mon point de vue, comme spectatrice, je ne voyais que la partie  ronde de l'instrument.

 

Cette rondeur m'a fait penser à des jarres de tradition coréenne appelées Moon Jar. Avec un peu de recherches j'ai compris que ces formes simples, blanches et rondes sans l'être parfaitement, portaient en elle une sorte de plénitude. Elles sont faites de deux parties réunies au centre. Ce travail de collage demande une dextérité technique, mais plus encore confère à l'objet une imperfection visible ou pas, mais toujours ressentie. 

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J'ai réussi à tourner avec cette argile saline. J'ai aussi compris auprès d'une amie qui a bien voulu partager ses secrets avec moi et qui a fait plusieurs tests avec des argiles cueillies en eau salée que pour la cuire valait mieux le faire dans des contenants. Le sel est risqué en céramique!

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Ce projet «Terre résiliente» emprunte une voie inattendue. Je croyais que cette argile trouvée en bord de mer après une tempête qui a saccagé considérablement la dune de Wells et là où il n'y avait que du sable avant, m'entrainerait sur une réflexion plus radicale sur les conséquences des changements climatiques. À l'inverse, les Moon Jars me rappellent à la plénitude d'une planète qui a tout pour maintenir la Vie. Et qu'il vaut mieux pour notre avenir collectif préserver cette plénitude.J'ai tourné avec l'argile de Wells telle que trouvée dans l'eau. Elle est relativement plastique. J'ai recouvert les petites «jarres» d'un engobe blanc de porcelaine et je les ai cuites à basse température.

L'argile cuite est orangée et laisse paraitre ce qui me semble être comme une poussière de sable ou une poussière d'étoiles

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Je suis retournée à l'été 2025. L'argile s'y trouvait encore au même endroit mais il me semblait que la superficie était moins grande.

J'ai photographé une de mes Moon JArs sur place à l'endroit exact où j'ai trouvé l'argile.

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